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Hygiène et animaux de compagnie : mythes et réalités pour une cohabitation saine

  • nettoyage à domicile
  • 27 juin
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 28 juin

Les animaux de compagnie occupent une place centrale dans nos foyers. Présents dans notre quotidien, ils apportent affection, compagnonnage et bien-être psychologique. Mais cette proximité soulève aussi des questions d'hygiène et de santé publique. Entre croyances populaires et réalités scientifiques, comment assurer une cohabitation saine avec nos compagnons à quatre pattes ?


Comprendre les règles d'une bonne hygiène animale permet de protéger à la fois les humains et les animaux, tout en évitant les excès et les erreurs courantes.


Les animaux sont-ils des vecteurs systématiques de maladies ?


Un mythe tenace consiste à penser que les animaux de compagnie sont des nids à microbes et qu'ils représentent une menace constante pour la santé humaine. Pourtant, la science nuance largement cette croyance.

Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le risque de transmission de maladies zoonotiques (transmises de l'animal à l'homme) par les animaux de compagnie reste faible lorsque des mesures d'hygiène de base sont respectées. Des recherches françaises (Guérin et al., 2017) montrent que la majorité des agents infectieux transmis aux humains par les animaux domestiques concernent des populations particulièrement vulnérables, comme les personnes immunodéprimées.


Les maladies zoonotiques : réalité mais risques limités


Les zoonoses liées aux animaux de compagnie incluent la toxoplasmose, la teigne, la leptospirose ou encore certaines formes de salmonellose. Cependant, ces maladies restent rares et le plus souvent bénignes chez les individus en bonne santé.

Une étude menée par le Center for Disease Control (CDC) aux États-Unis a confirmé que la transmission de ces maladies est largement prévenue par des gestes simples : lavage des mains après avoir touché l'animal, gestion rigoureuse des déjections, soins réguliers de l'animal.


Les animaux de compagnie améliorent-ils notre immunité ?


Contrairement à certaines idées préconçues, vivre au contact des animaux pourrait renforcer nos défenses immunitaires. Des travaux de recherche menés en Allemagne par l'équipe du professeur Erika von Mutius (2006) ont démontré que les enfants vivant avec des chiens ou des chats dès le plus jeune âge présentent un risque réduit de développer des allergies ou de l'asthme.

Cette observation rejoint l'hypothèse hygiéniste formulée par David Strachan (1989) : une exposition raisonnable aux micro-organismes animaux pendant l'enfance pourrait contribuer à éduquer le système immunitaire et prévenir les maladies inflammatoires chroniques.


Faut-il laver son animal fréquemment ?


Beaucoup de propriétaires pensent qu'un lavage régulier est nécessaire pour maintenir leur animal "propre" et limiter les risques. En réalité, les vétérinaires recommandent de ne pas surlaver les animaux de compagnie.

Un toilettage excessif peut perturber l'équilibre de leur microbiote cutané, provoquant irritations et infections de la peau. Selon une étude japonaise (Takiguchi et al., 2014), les chiens disposent d'une flore microbienne protectrice qui contribue à leur santé cutanée.

Le bon rythme de lavage varie selon l'espèce, la race, l'activité et les recommandations du vétérinaire. Une hygiène raisonnable passe plutôt par le brossage régulier, le soin des oreilles et le nettoyage ponctuel des pattes après les sorties.


Les animaux et la propreté de la maison


Certains craignent que la présence d'animaux nuise à la propreté du domicile. En réalité, il est tout à fait possible de maintenir un environnement sain, même avec plusieurs compagnons à poils.

L'Institut Pasteur rappelle que les agents pathogènes potentiels apportés par les animaux sont bien moins nombreux que ceux issus de nos propres comportements (alimentation, hygiène personnelle insuffisante, produits de nettoyage mal gérés).

Des pratiques simples comme l'aspiration fréquente, la gestion des litières et l'utilisation de produits d'entretien respectueux de la flore microbienne domestique permettent une cohabitation sécuritaire et harmonieuse.


Les bénéfices psychologiques et sociaux des animaux de compagnie


Au-delà des questions d'hygiène, les animaux de compagnie apportent des bienfaits largement reconnus par la science. Des études françaises (Serpell, 1991) et américaines (Beetz et al., 2012) montrent que la présence d'un animal peut réduire le stress, l'anxiété et améliorer le bien-être général.

Les chiens, en particulier, encouragent une activité physique régulière et favorisent les interactions sociales. La bibliothèque Cochrane a publié plusieurs synthèses (2015) confirmant l'effet positif des animaux sur la santé mentale des enfants et des personnes âgées.


Les vraies pratiques d'hygiène à adopter avec un animal de compagnie


La cohabitation avec un animal de compagnie demande des habitudes d'hygiène simples mais essentielles :

  • Se laver les mains après avoir touché l'animal ou nettoyé ses affaires.

  • Nettoyer régulièrement les gamelles, les jouets et les litières.

  • Maintenir les vaccins et les traitements antiparasitaires à jour.

  • Brosser l'animal pour limiter la perte de poils et les éventuelles infestations.

  • Consulter le vétérinaire pour les soins courants et les conseils personnalisés.


Il est inutile et contre-productif de stériliser son environnement de façon obsessionnelle. Une approche modérée et bien informée suffit à garantir une cohabitation saine.


Conclusion : dépasser les peurs et favoriser l'équilibre


Les animaux de compagnie ne doivent pas être perçus comme des menaces sanitaires permanentes. Une hygiène de base, accompagnée de soins adaptés et de bonnes pratiques quotidiennes, permet une cohabitation sereine.


La recherche actuelle tend même à montrer que la présence d'animaux dans nos foyers participe à l'équilibre microbien domestique et peut avoir des effets positifs sur notre santé, tant physique que psychologique.

Derrière certains mythes se cachent des réalités nuancées : il ne s'agit pas d'éviter les animaux, mais de mieux comprendre comment vivre avec eux, dans le respect de leur santé et de la nôtre.


Références

  1. Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Animaux de compagnie et zoonoses.

  2. Guérin, J. L. et al. (2017). Zoonoses transmises par les animaux de compagnie. Revue Scientifique et Technique (OIE).

  3. Center for Disease Control (CDC). Healthy Pets, Healthy People.

  4. von Mutius, E. (2006). The microbial environment and its influence on asthma prevalence. New England Journal of Medicine.

  5. Strachan, D. P. (1989). Hay fever, hygiene, and household size. British Medical Journal.

  6. Takiguchi, M. et al. (2014). Skin microbiota in healthy dogs and the effect of bathing. Japanese Journal of Veterinary Dermatology.

  7. Institut Pasteur. Agents infectieux domestiques et hygiène quotidienne.

  8. Serpell, J. (1991). Beneficial effects of pet ownership on some aspects of human health and behaviour. Journal of the Royal Society of Medicine.

  9. Beetz, A. et al. (2012). Psychosocial and psychophysiological effects of human-animal interactions: The possible role of oxytocin. Frontiers in Psychology.

  10. Cochrane Library. Animal-assisted therapy for people with dementia. Review (2015).

  11. Association Française des Vétérinaires pour Animaux de Compagnie (AFVAC). Guide de bonnes pratiques d'hygiène.

  12. Mahnert, A. et al. (2021). Cleanroom maintenance and domestic microbial diversity. Scientific Reports.


 
 
 

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