Les dangers des produits de lessive (et comment s'en passer)
- nettoyage à domicile
- 7 juil.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 11 juil.
La sensation du linge propre est l'un des petits réconforts de la vie. Un pull doux qui sort de la machine, des draps frais qui sentent "bon le propre", une blancheur éclatante... Nous associons ces sensations à l'hygiène et au soin. Mais si cette propreté apparente cachait une réalité moins reluisante ? Si les produits que nous utilisons pour laver nos vêtements laissaient derrière eux un film de substances chimiques potentiellement nocives ?
Contrairement à un produit pour le sol qui est rincé et avec lequel nous avons peu de contact, les résidus de lessive et d'adoucissant restent incrustés dans les fibres de nos vêtements, de nos serviettes et de notre linge de lit. Notre peau, le plus grand de nos organes, est ainsi en contact direct et prolongé avec ce cocktail chimique, 24 heures sur 24.
Il est temps de s'interroger sur la composition de ces produits que nous pensions inoffensifs. Comprendre les dangers des lessives conventionnelles est le premier pas vers l'adoption de solutions simples, saines et écologiques, pour un linge qui soit vraiment propre, à tous les sens du terme.
La face cachée du linge "propre" : ces résidus qui nous collent à la peau
Le problème fondamental des produits de lessive industriels est que, malgré le cycle de rinçage, une partie de leurs composants reste sur le tissu. Ces résidus peuvent alors être absorbés par la peau ou libérer des composés volatils que nous respirons. Pour les peaux sensibles, les bébés ou les personnes sujettes aux allergies, les conséquences peuvent être directes : démangeaisons, eczéma, irritations... Pour tous les autres, c'est une exposition chronique et à bas bruit à des substances controversées.
Anatomie d'une lessive conventionnelle : les ingrédients sous surveillance
Regardons de plus près ce que contiennent la plupart des lessives et adoucissants du commerce.
Les parfums de synthèse et les phtalates : le cocktail d'allergènes
L'odeur "fleur de coton" ou "fraîcheur matinale" est presque toujours artificielle. Comme nous l'avons vu pour les désodorisants, le mot "parfum" peut dissimuler des centaines de produits chimiques, dont de nombreux allergènes puissants. Pour que cette odeur tienne sur le linge sec, les fabricants utilisent des phtalates, suspectés d'être des perturbateurs endocriniens. Ces substances sont particulièrement problématiques lorsqu'elles sont en contact prolongé avec la peau.
Les azurants optiques : l'illusion de la blancheur au détriment de la peau
C'est l'un des secrets les moins avouables des lessives "blancheur". Les azurants optiques ne lavent pas plus blanc. Ce sont des composés chimiques conçus pour se déposer sur les fibres et absorber les rayons ultraviolets pour réémettre de la lumière bleue. Cela crée une illusion d'optique qui fait paraître le linge plus blanc et plus lumineux qu'il ne l'est. Ces substances, non biodégradables, peuvent être irritantes et provoquer des réactions cutanées, surtout lors de l'exposition au soleil.
Les tensioactifs agressifs et les colorants
Les agents lavants (tensioactifs) sont souvent issus de la pétrochimie et peuvent être agressifs pour l'épiderme. Quant aux colorants utilisés pour donner une belle couleur bleue ou verte au produit dans son bidon, ils n'ont aucune utilité pour le lavage et ne sont que des allergènes potentiels supplémentaires.
Les conservateurs controversés (MIT, etc.)
Pour éviter la prolifération bactérienne dans les lessives liquides, les industriels utilisent des conservateurs puissants comme le méthylisothiazolinone (MIT). Ce dernier est tristement célèbre pour le nombre croissant d'allergies de contact sévères qu'il provoque.
Comment laver son linge de manière saine et écologique ?
Heureusement, se passer de ce cocktail chimique est non seulement possible, mais aussi simple et économique.
La solution simple : choisir une lessive certifiée écologique
Si vous préférez acheter votre lessive, tournez-vous vers des produits bénéficiant d'un label écologique exigeant comme Ecocert. Ce label garantit l'absence des substances les plus problématiques (phtalates, azurants optiques, MIT...), l'utilisation de tensioactifs d'origine végétale et une biodégradabilité maximale.
La solution "fait maison" : la recette de la lessive au savon de Marseille
Fabriquer sa propre lessive est un jeu d'enfant. C'est la garantie d'une composition 100% maîtrisée et naturelle.
Râpez 40g de véritable savon de Marseille (vert à l'huile d'olive ou blanc, mais sans glycérine ajoutée).
Faites-le fondre dans 1 litre d'eau très chaude en remuant bien.
Ajoutez une cuillère à soupe de bicarbonate de soude.
Laissez refroidir, puis ajoutez éventuellement 10 gouttes d'huile essentielle de lavande ou de tea tree pour le parfum et l'action antibactérienne.
Versez dans un ancien bidon de lessive. Secouez bien avant chaque utilisation. Utilisez un verre (environ 150ml) par machine.
Remplacer l'adoucissant par du vinaigre blanc : le geste gagnant
Les adoucissants industriels sont particulièrement chargés en parfums et en agents qui gainent les fibres, les rendant imperméables (ce qui est un comble pour des serviettes de bain !). Remplacez-les par du vinaigre blanc. Versez simplement un demi-verre de vinaigre blanc dans le bac à adoucissant de votre machine. N'ayez crainte, l'odeur disparaît complètement au séchage. Le vinaigre neutralise le calcaire, rend le linge plus doux, ravive les couleurs et entretient votre machine.
Retrouver un blanc éclatant avec le percarbonate de soude
Pour blanchir votre linge et enlever les taches, oubliez l'eau de Javel. Ajoutez une à deux cuillères à soupe de percarbonate de soude directement dans le tambour de votre machine avec votre linge blanc. Il est efficace dès 40°C et redonnera à vos textiles une blancheur éclatante.
Conclusion : pour un linge qui soit vraiment propre, sur vous et pour la planète
La propreté de notre linge ne devrait pas se payer au prix de notre santé ou de celle de l'environnement. En choisissant des lessives écologiques ou en fabriquant sa propre lessive à base de savon de Marseille, en remplaçant l'adoucissant par du vinaigre et l'eau de Javel par du percarbonate, on redécouvre une manière de laver plus simple, plus saine et plus respectueuse. C'est faire le choix d'un linge dont la fraîcheur n'est pas une illusion chimique, mais le résultat d'une propreté authentique.



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